Lecture publique de Jacques Cantraine et Anne-Marie Vidal

Lecture publique de Jacques Cantraine et Anne-Marie Vidal

Jean Proal, écrivain-poète des Alpes de Haute-Provence

le 19 mars 2011 à 14h30

Librairie du Prieuré de Salagon
04300 Mane
Tél. 04 92 75 70 50

Dans le cadre des week-end Musées de Télérama

Lecture publique et présentation de l’œuvre de Jean Proal par Jacques Cantraine et Anne-Marie Vidal, membres de l’association des Amis de Jean Proal.

Entrée gratuite pour le public muni d’un « pass week end musées Télérama ».

ImageWeekendtelerama2011La lecture de ce jour se donne pour fil conducteur l’intense rapport de l’écriture de Jean Proal à la nature. Quelle est la motivation de ce choix ? Le rapport à la terre, que Fanny Déchanet (jeune universitaire, membre de l’AAJP) traduit en ces mots : « La terre des labours, en effet, est à ce point liée à l’homme qu’elle en devient chair et le travail de la terre ressemble ainsi à un corps à corps, une lutte par laquelle il faut dompter, domestiquer, apprivoiser un être qui n’aspire qu’à retourner à l’état sauvage. Le style même de Proal, et notamment la place importante accordée aux métaphores sur les sens, n’est pas étranger à la création de cette relation d’intimité charnelle et psychique entre la terre et l’homme. » (in Roman 20-50).
D’où les saisons, d’où le printemps qui nous arrive, sans avis contraire, demain !

Nous allons suivre le fil de présentation-lecture en 4 parties
Avec voix alternées des 2 lecteurs

Un double enracinement : de la montagne à la mer

Jean Proal est un écrivain dont l’extrême sensibilité s’ouvre harmonieusement au monde, s’incarnant dans les personnages qui animent son œuvre, de la montagne à la Camargue. Sylvain, l’un des premiers personnages de l’auteur entremêle, in Tempête de printemps, les fils de sa vie et des saisons.
Ce rapport fusionnel, ou cette “étrange fusion” (mot de l’auteur in Printemps des Alpilles), constante de l’œuvre, s’exprime à travers toutes les saisons, notamment lors des passages de l’une à l’autre. Il était donc de saison de vous offrir le printemps !

Puis, une nuit que rien ne distinguait des autres, une nuit de grand silence où le monde pétrifié semblait avoir oublié l’espérance, on a entendu les oies sauvages qui remontaient vers le Nord. La neige aussi épaisse cerne la maison, le froid aussi aigu mord aussi loin au cœur des arbres, mais là-bas, loin vers le Sud, le printemps vient de naître. La terre, comme une bête qui s’éveille, vient de se retourner dans sa bauge et les grands oiseaux, coin vivant qui s’enfonce dans le ciel de pierre, clament l’approche du temps nouveau.
Suite montagnarde
, p. 27-28

Dans la revue n°1, Jean Proal, une écriture saisissante, Anne-Marie Vidal écrit, après avoir fait référence à Hannah Arendt, « surhabitée par quelque chose, la philosophie constitue une réponse vitale aux tourments qui l’assiègent […] Dans la pensée pas de moi, on est sans âge et sans attributs, pas du tout ce qu’on est en réalité. L’œuvre littéraire que nous laisse Jean Proal est d’une valeur intemporelle. Elle porte les accents d’une vive philosophie du sens de l’existence profonde. Ce serait se priver d’un éclairage majeur essentiel de laisser une telle œuvre dans un oubli certain. »

Quelques textes singulièrement bouleversants

Pour découvrir un autre versant, le rapport de Proal à l’homme et à la femme, le pan romanesque de son œuvre est particulièrement présent dans bien de ses romans.
Lecture d’extraits de De sel et de cendre et de Montagne aux solitudes.

Une écriture ouverte à des amitiés créatrices

L’écriture de Proal a suscité chez d’autres une création picturale.
Il tissa de profondes amitiés avec de nombreux peintres, dont parfois il a su esquisser le portrait de leur œuvre : Georges Item, Louis Pons (ainsi que des passeurs d’artistes comme Lucien Henry, Lulu bien connu ici, ou Tony Spinazzola qui animaient des galeries)…
Mais singulièrement avec Hans Hartung et Anna-Eva Bergman. Peintres avec lesquels se firent 2 livres d’artiste : Farandole et L’or de vivre. In Jean Proal, Anna-Eva Bergman, Hans Hartung – une amitié créatrice.
Farandole est une protestation poignante contre la guerre, lors de la guerre d’Algérie, écrit en 1962.
L’or de vivre rassemble les thématiques essentielles qui nourrissent son œuvre (titre et textes choisis pour Anna-Eva Bergman, afin de répondre à ses préoccupations picturales à l’époque). L’eau, la terre, l’air, le feu, la vie, la mort, l’amour.

Printemps des Alpilles

Le livre d’artiste, Printemps des Alpilles, œuvre d’aquarelles de Patrick Serena (en 12 exemplaires), que nous vous présenterons à l’issue de cette lecture, a été inspiré par un texte de Proal publié en 1960 in Les Nouvelles Littéraires et édité par l’AAJP (impression Philippe Moreau, Archétype en 2010). Nous avons désiré ce bel objet, livret, qui ainsi met le texte à la portée de toutes les bourses.

Conclusion

Nous vous invitons à découvrir cette œuvre en présence des livres dans la nouvelle installation de la librairie, et nous remercions les personnes de Salagon, notamment Danielle Musset, Emmanuelle Blanc et Fabrice Delorme. Découvrons ce livre d’artiste de Patrick Serena, qui est un véritable amoureux de la fibre d’écriture de Proal, dans laquelle il retrouve notamment son amour de la nature.