OUVRAGES SUR JEAN PROAL

LA FIBRE POÉTIQUE

Revue n°15 de l’AAJP

2021

LA FENÊTRE OUVERTE

Revue n°14 de l’AAJP

2020

JEAN PROAL & GEORGES ITEM, EN QUÊTE DE LA CAMARGUE ET DES ALPILLES

Revue n°13 de l’AAJP

2019

LE FÉMININ À L’ŒUVRE

Revue n°12 de l’AAJP

2018

INDÉCISES FRONTIÈRES

Revue n°11 de l’AAJP

2017

BAGARRES, DE LA PAGE À L’IMAGE

Revue n°10 de l’AAJP

2016

LES CLOCHES D’EVOLÈNE ET AUTRES NOUVELLES

Revue n°9 de l’AAJP

2015

CHASSE EN MONTAGNE

Revue n°8 de l’AAJP

2014

LE DÉSERT DES MANADES

Revue n°7 de l’AAJP

2013

JEAN GIONO, ÉCHANGES ÉPISTOLAIRES

Revue n°6 de l’AAJP

2012

BLEU DE NEIGE

Revue n°5 de l’AAJP

2011

CARNET DE ROUTE

Revue n°4 de l’AAJP

2010

LE MÉTIER D’AMI

Revue n°3 de l’AAJP

2009

LES ARNAUD, LE LIVRE D’UN DOUX SAUVAGE

Revue n°2 de l’AAJP

2008

UNE ÉCRITURE SAISISSANTE

Revue n°1 de l’AAJP

2007

ÉTUDES OU THÈSES LUI CONSACRANT UNE PLACE ESSENTIELLE

JEAN PROAL, CRÉATEUR D’HUMANITÉ  Fanny Déchanet-Platz, Ed. Presses Universitaires d’Artois 2013

A l’automne 1961, soit il y a un peu plus de cinquante ans, Jean Proal (1904-1969) recevait le Grand Prix de Provence de littérature pour l’ensemble de son œuvre (Henri Bosco et Louis Brauquier faisaient alors partie du jury).

Que reste-t-il aujourd’hui, dans les mémoires, des romans de Jean Proal ? Lorsqu’ils sont évoqués, c’est souvent à l’ombre de ceux de Giono (qui est de neuf ans son aîné) ou de Ramuz : ils connaissent ainsi la destinée complexe et banale des romans  « méconnus » ; banale parce qu’au colloque qui s’est tenu à l’Université de Lille 3 sur les romanciers méconnus du XXe siècle, en octobre 2011, Proal n’était qu’un des méconnus parmi la vingtaine d’écrivains évoqués, complexe parce qu’elle dépend étroitement du contexte culturel et politique du premier XXe siècle. (…)

Si Proal a été surtout connu de son vivant comme le « romancier de la montagne », son véritable projet littéraire semble en réalité tendre vers une écriture au plus proche de l’humanité, ce que de nombreux échos, dans sa correspondance ou dans la presse, ont largement souligné et que nous essaierons de mettre en lumière.

Introduction de Jean Proal, créateur d’humanité, de Fanny Déchanet-Platz et Anne-Marie Vidal. © Artois Presse Université, 2013.

LES CARNETS DU VENTOUX n°75

Ed. Du Toulourenc

2012

le labour du langage - Proal par les autres

LE TRAVAIL DE LA TERRE DANS TEMPÊTE DE PRINTEMPS, A HAUTEUR D’HOMME ET LES ARNAUD DE JEAN PROAL : LE LABOUR DU LANGAGE

Fanny Dechanet, Roman 20-50, n° 47, p. 105-119

2009

les amis de ramuz - proal par les autres

PROAL IMITATEUR DE RAMUZ, OU D’UNE RÉPUTATION FAITE PAR « PRÉCIPITATION CAPTATRICE »

1961,Anne-Marie Vidal, bulletin “Amis de Ramuz”, n°27-28

2008

S’ARRÊTER UN MOMENT AVEC JEAN PROAL

collectif, textes de P-L. Bessy, J. Drouin, V. Girard,

J. Moulin, J-Y. Vallat,

A-M. Vidal, J-P. Zuanon,

Ed. de l’Envol

1998

l'air des cimes - proal par les autres

L’AIR DES CIMES

1962,François Billy,

Ed. Jeanne Laffitte

1996

JEAN PROAL  Raymond Oursel, Annales de Haute-Provence, n° spécial, 313  1990

Raymond Oursel, historien renommé, est, après Michel Ballerini, celui qui a réveillé et renouvelé l’attention envers Jean Proal. Il lui a, grâce à un profond travail de lecture et de recherche, consacré un ouvrage en 1990 Jean Proal (en lien étroit avec Suzon Proal et paru lors de la réédition de Les Arnaud aux éditions Terradou).

 

des phrases à la fraîcheur galopante d’un torrent…

[L’historien est intéressé par cette] étrange destinée posthume qui, après une consécration incomplète et seulement régionale, l’a fait sombrer au plus profond de cet oubli immérité que, dans le moins mauvais des cas, les critiques littéraires appellent un purgatoire. […]

Le conteur, lui, ne cesse d’apprécier en Proal, d’abord la qualité visuelle et scénique qui fait se lever devant ses yeux, dès les premières pages, de véritables tableaux magnifiquement et pathétiquement construits, comme ces mises en scènes réussies où les détails du cadre, les placements des acteurs, la lumière suscitent l’action avant même l’ouverture de tout dialogue. […]

Il admire corollairement cette excellence limpide et tourmentée à la fois de la langue, cette recherche, poussée jusqu’à l’obsession, d’un style substantiellement adéquat, pour ainsi dire mot après mot, aux humbles et grandes actions décrites dans la conque souveraine de la montagne, comme dans les replis des Alpilles ou les marais de Camargue. […] Tel est le résultat qu’on oserait mettre au défi quiconque aurait entrepris par hasard la lecture de Tempête de printemps, des Arnaud ou de Bagarres de ne pas dévorer le livre d’une traite et toutes affaires cessantes, comme le sultan écoutait bouche bée Shéhérazade […]. « …Ce bonheur éblouissant. Et, de jour de classe en jour de classe, de jeudi en dimanche, d’automne roux en hiver blanc, de printemps bleu en été blond, la vie coulait à plein bord comme une belle eau. »
(in Carnet de route, cf. bulletin n° 4)

raymond oursel -jean proal

On ne croit pas que Giono, Ramuz ou Pourrat aient fait jamais mieux que ces phrases d’anthologie, qui ont la pureté et la fraîcheur galopante d’un torrent de montagne : peut-être, simplement, parce que Proal les avait vécues en plénitude, de sa chair et de son jeune sang, avant de les jeter bien plus tard sur les pages d’un cahier à dix sous. « Tout m’eût autorisé… à mener à côté d’eux une vie différente, à ne e mêler à eux que pour jouer. Au lieu de cela, j’étais un des leurs, en plein, compatissant à leur peine, partageant leurs soucis, travaillant avec eux de mes pleine forces d’enfant. »
(in Carnet de route, cf. bulletin n° 4) Raymond Oursel, Jean Proal, in Annales de Haute Provence 1990, extraits p 9 & 17

montagne et symboles - jantzen

MONTAGNE ET SYMBOLES

Jantzen,

Ed. PUF Lyon

1988

le_roman_de_montagne_en_france

LE ROMAN DE MONTAGNE EN FRANCE Michel Ballerini, Ed. Arthaud 1973

Ignoré des revues, oublié de son éditeur, en partie disparu de la Bibliothèque nationale, Jean Proal est un écrivain trop méconnu. Son œuvre est pourtant d’une haute tenue littéraire, et la montagne y occupe une place remarquable.

L’auteur lui-même y est né, en juillet 1904, à La Seyne-les-Alpes. Fils d’instituteurs, il y passe sa première enfance dans un hameau de montagne, dans l’un de ces hameaux isolés où vivront les personnages de ses romans.

Cette enfance dans la montagne a sans doute eu pour lui une influence décisive. Il s’installe ensuite en Provence, où il vit en solitaire et où il écrit ses premières nouvelles pour une revue aixoise. La Provence sera la seconde grande source de son inspiration. 

C’est enfin Paris, où il peut – enfin aussi – publier ses œuvres : Tempête de printemps (1932), À hauteur d’homme (1933), groupés sous le titre Le maître du Jeu, puis Les Arnaud (1941) et Où souffle la Lombarde (1943), quatre œuvres qui font revivre le milieu montagnard et auxquelles il faut ajouter quelques nouvelles parues plus tard dans Suite montagnarde. A cette source d’inspiration se rattachent encore un conte, Histoire de Lou et deux remarquables études sur les chamois et la chasse en montagne.

En l’absence presque totale de tout document, c’est peut-être dans ces dernières œuvres qu’il faut aller glaner quelques idées éclairant le sens de ses romans. C’est là que Proal rappelle par exemple qu’il a voulu peindre « le montagnard tel qu’il est », c’est là encore qu’il explique son intention de « dire un peu de la peine et de l’espoir des hommes ».

En somme, il a simplement voulu se faire le peintre de la vie quotidienne des montagnards. Pas d’aventures dans ses romans, peu d’action, car ce romancier des hommes de la montagne n’a révélé que leurs joies et surtout leurs peines. Il est le romancier des drames obscurs et profondément humains qui se déroulent dans la montagne. Proal est passé maître dans l’art de suivre les imperceptibles nuances des sentiments de ses personnages. Les êtres qu’il évoque sont des êtres aux sentiments frustes et qui, par nature, refusent l’analyse, car chez eux « tout se passe au profond de leur chair, et leur vie intérieure est faite d’une suite de tempêtes muettes ». En dépit des difficultés que suppose cette idée – qui est peut-être la clé des œuvres de l’auteur -, celui-ci a le don d’exprimer toutes les subtilités psychologiques de ces hommes silencieux. Les personnages de ses romans atteignent alors une rare profondeur humaine, car elle se situe à la limite du conscient et de l’inconscient.(…)
Extrait de Le roman de montagne en France de Michel Ballerini © B. Arthaud, 1973.