au ciel de l'amitié - Les amis de Jean Proal

Suite au décès de Proal, bien des amis du couple ont, dans leurs lettres envoyées à Suzon, comme dessiné un portrait de Jean…

Sont rassemblées ici des extraits de lettres du fonds Proal (AD 04) mais aussi de lettres de Suzon ou de Jean issus des archives de la Fondation Hartung-Bergman et un entretien de Suzon. En leur cœur, un saisissant écho proalien du vécu de la mort…

Au ciel de l'amitié

12 € + frais de port

Format 12 x 19 / 80 pages
ISSN 1961-3334    ISBN 979-10-95637-08-0
édition AAJP, 2023

de JEAN PROAL

Revue n°16 de l’AAJP

Livre cousu, sur papier couché satiné, impression Centrooffset, union européenne

Photos et dessins Archives 04 et Fondation HHAEB

Accompagnements par Annie-Chazal et Anne-Marie Vidal

Un nuage de plus au ciel de L’Amitié… Louis Pons

EXTRAITS

Extrait Avant-dire

Il y avait autour du couple Jean-Suzon Proal une riche et diverse constellation d’amitié, ceux de Paris, de Malaucène, surtout ceux de St-Rémy. Agrandie aussi par la présence de Georges et Françoise Item. Mais aussi cette véritable ruche associant les amis des amis…

Bien entendu, au cœur de cette présence, vivaient les amitiés d’affinités électives. Celle du couple Jean-Suzon Proal (JeanZon signaient-ils !) avec le couple Hans-Anna-Eva Hartung.

Ces témoignages dessinent comme un portrait de l’auteur et inséparablement de l’homme. C’est en cela que ce reste, encore de nos jours, une source remarquable. Et d’autant plus que Jean Proal était si peu prolixe ou quasiment muet sur lui-même – tellement discret, comme certains mots de ces correspondants le soulignent.

Et bien entendu, place était évidente pour les paroles si bouleversantes et vivaces de sa veuve, Suzon. Tant dans ses lettres aux amis ou alliés essentiels, Hartung et Item, que celles prononcées dans l’interview donné très peu de jours après…

Il est apparu souhaitable de prolonger l’ensemble de cette récolte d’archives par une réflexion sur la conception proalienne de la mort, présente dans son œuvre tant autobiographique (comme dans Carnet de route ou le Journal d’Al Sola) que romanesque.

Extrait Poème d’Annie Chazal

 

L’amour des saisons, de la lumière

en contrepoint d’une vision souvent assombrie des hommes.

Bach et son Magnificat !

 

Ainsi Proal a franchi le seuil ultime

laissant ses traces  sensibles

d’amitié et d’amour

une œuvre à découvrir et redécouvrir

éternellement.

 

lettre de Suzon à Hans Hartung - Les amis de Jean Proal
Jean Proal, la fenêtre ouverte

Suzon et Jean début des années 50

 

Si l’ensemble, ici présent, des extraits des témoignages de leur amitié est émouvant, celui de Suzon est souvent particulièrement courageux et bouleversant…

Peu après la mort de Jean (03/02/69) elle écrit à Anna-Eva et Hans Hartung

– Vous êtes là. Vous avez toujours été là, des amis merveilleux, fidèles, enrichissants, éblouissants. Toutes les photos de Jean qui m’entourent et me le rendent si vivant sont de vous. Je vous en demanderai pour les amis. Je n’ose pas me plaindre car il m’a tellement donné ! Je m’aperçois maintenant à quel point je reste son “obligée”. Les marques de sympathie qui me submergent et qui me prouvent à quel point il était aimé et estimé m’aident dans ces premiers jours. Les fleurs qui recouvrent sa tombe ne veulent pas se faner.

Et le 19/05

– Jean m’a donné une si grande richesse spirituelle que je reste très forte… Avec bien sûr des moments très difficiles.

Extrait Lettres, de Marcel Vaucher, photographe

– Et j’aimerais vous dire quelle admiration j’avais pour lui. C’était un homme extrêmement sensible, sensible à la vraie beauté des choses, et des choses de la Nature comme à celles de l’âme et de l’esprit. Il comprenait et percevait tout ce que l’homme de la rue n’a jamais senti et ressenti. Je le considérais comme un être supérieur et sa longue et douloureuse épreuve l’avait encore sensibilisé. Tout son être physique, toutes ses forces avaient passé dans son âme et dans son esprit. Et quand je lis et relis toutes les pages ou seulement quelques pages de ses livres, je m’aperçois qu’à chaque ligne, avec une poésie très délicate, il exprime la vraie Beauté de tout et avec quel extraordinaire talent, avec quelle finesse.

Dernière lettre de Jean Proal à hans hartung - Les amis de Jean Proal

Dernière lettre de Jean Proal à Hans Hartung

Lettre Vialar - Les amis de Jean Proal

Extrait Une intense et lucide présence de la mort

…mes livres passés, les plus oubliés, les plus “épuisés”, les plus radicalement “non lus” ne prendront leur sens et leur portée que lorsque je ne pourrai plus leur ajouter une ligne, un mot, une intention… c’est-à-dire lorsque je serai mort. Ici aussi, ici peut-être surtout, intervient le “sculpter le visage de sa mort” de Rilke qui est en réalité sculpter le visage de sa vie… Et si la dernière pensée consciente, si la dernière phrase, si le visage de la mort, prennent un tel relief c’est qu’à cette seconde (et il faut considérer que c’est la seconde où on ne peut plus mentir ou se tromper), à cette seconde, ils séparent à jamais ou font coïncider pour toujours les deux images (ou les multiples images) : ce que l’on a cru être et ce que l’on était… et c’est peut-être tout ce que je demande à ma mort.