Tempête-de-printemps - Jean Proal

TEMPÊTE DE PRINTEMPS

Roman

de JEAN PROAL

Ed. Denoël & Steele (1932)

L’adolescent Sylvain n’accepte pas la loi familiale qui lui impose de travailler à la ferme et de la reprendre plus tard. Appelé par la montagne et la forêt, il va vivre en marge et découvrir la violence du désir, le plaisir des interdits, chahuté par le conflit entre liberté sauvage et devoir envers les siens. Aventure initiatique mais aussi récit de la souffrance née du rejet de sa communauté… « un hymne païen à la jeunesse et à la nature » écrivait Proal à Giono en 1930.

Premier roman publié de Jean Proal.
Premier roman du diptyque le Maître du Jeu.

 

De puissantes et tendres descriptions des beautés et rudesses de la nature notamment des saisons tout au long du chemin suivi par le héros et il se déroule dans les Alpes de Haute-Provence.

 

Cf. Fanny Déchanet-Platz in Roman 20-50 n°47, juin 2009
Cf. Sylvie Vignes in Carnets du Ventoux n° 75, 2012 et in Jean Proal, créateur d’humanité (APU) disponibles à l’AAJP

EXTRAITS

Maintenant, après le grand désarroi des premiers jours, il sent au fond de lui se bâtir et s’étager sa nouvelle richesse. Toutes ces choses qu’il avait entassées en lui, sans ordre, comme un voleur, finissent par faire un bel équilibre. La place est nette maintenant. C’est cela qui était dur : il fallait déblayer, arracher en pleine chair. À les voir se flétrir, on ne croirait jamais combien elles ont des racines profondes, toutes ces plantes qui ont poussé en vous parce qu’on était le fils Séveran…

 

Maintenant il sait. Maintenant les mots qu’il prononce pour désigner les choses, ces mots sont si remplis de vie, si frémissants, qu’il s’étonne de ne pas voir surgir ce qu’il évoque. Il se berce en silence à la houle épaisse des mots, et c’est comme si le monde sortait de lui. Il semble qu’on devrait s’appauvrir à dire des mots, à les laisser partir. Au contraire, on est un peu plus riche chaque fois… ils s’arrondissent comme ces pelotes de neige qu’on roule dans les près. Le monde a pris une nouvelle ordonnance. Tout est venu se placer de soi-même à la place déjà cicatrisée des vieilles racines. Tout cela s’est rangé sur un plan nouveau, éclairé d’une lumière plus franche. C’est comme un bloc, bien d’aplomb, net, sans bavures.

PRESSE

…On serait bien étonné, si, d’ici peu, l’auteur ne connaissait le grand succès. En tout cas son premier livre fait bien augurer de l’avenir… Ce gavot – et qui s’en honore – fera parler de lui.

Mistral Neveu
Revue pays d’Oc, juin 1932

Voici l’œuvre d’un jeune écrivain. Elle est pleine de santé, de mouvement et de poésie. Ce livre est saint, imprégné de grand air, un peu rude, est vraiment attachant.

Nestor Miserez
Revue pays d’Oc, juin 1932

PÉPITES DE LECTEURS

J’ai lu avec grand plaisir, vendredi soir, le roman Tempête de printemps de Jean Proal. Dur, puissant. Il n’a pas eu de chance : il y avait Giono… À quoi tient la gloire littéraire…!

Un adhérent

 

Je suis en train de finir Tempête de Printemps. C’est sans aucun doute l’un des plus beaux textes que j’aie lus sur l’adolescence et qui me fait penser à cette phrase de Proust dans les Jeunes filles : “L’adolescence est le seul temps où l’on ait appris quelque chose.” Je suis surtout frappée par l’économie et la puissance (l’une s’alimentant de l’autre d’ailleurs, et le premier terme n’étant pas du tout péjoratif ) de l’écriture de Proal dans ce texte. Tant la forme de cette écriture que le fond. Les phrases sont simples, mais les mots choisis, ajustés. Ils frappent dans le mille. Quant à la peinture des hommes et de leurs luttes, je crois que c’est là que s’exprime le mieux cette puissance, le caractère torrentiel des sentiments, des rêves, des aspirations qui emportent toutes les convictions et les conventions sur leur passage, transforment, transfigurent et finalement fondent l’être.
[…]

Cantonner Proal à l’étiquette d’un écrivain “régionaliste” paraît ainsi un contresens terriblement réducteur. C’est ne pas percevoir le sens du texte, qui est bien plus émotionnel, sensitif, intuitif, qu’intellectuel, me semble-t-il, et peut-être est-ce pour cela que certaines personnes n’y sont pas “sensibles”. Les sentiments, les caractères sont traités par un poète et non par un romancier qui analyserait une situation ou des personnages. Ils sont donnés “en masse”, “en bloc”, “dans le vif”. C’est ce qui me rend cette écriture bien plus chère.
Fanny Déchanet-Platz

Rééditions

Éditions de l’Envol, 1998

12€

(épuisé)

Format 15 x 21 / 190 pages
ISBN 2-909-907-46-5
éditions de l’Envol – 1998