L’enfant et le chien
Feuillet n°5 de l'AAJP. Presqu’un conte, à partir du récit d’une histoire personnelle de l’auteur…
L’enfant et le chien, de Jean Proal
Feuillet n° 5 de l’AAJP

Il s’agit d’un extrait du dernier texte de l’auteur le Journal d’Al Sola (1962, inédit et en projet de publication).
Presqu’un conte, à partir du récit d’une histoire personnelle de l’auteur…
Illustrations originales de Coline Ortner.
Numéro à insérer dans la reliure créée par Vanessa Krolikowski…
¶ Joli ‘livret’ de 16 pages (collection 14×14), imprimé en marron-rouge, sur beau papier sensation linear 120 gr., sous couverture de 270 gr. par Philippe Moreau, Archétype.
Format 14 x 14 / papier rare / tiré à 450 exemplaires numérotés.
© édition AAJP – 2017
Prix :10€ (+ frais de port)
Extrait
…cette histoire de mon chien est vieille de quelques années, quelques années que nous avons passées côte à côte, Kiki et moi dans une camaraderie, un état d’égalité, qui n’ont je pense jamais été démentis. Les quelques raclées – dix fois méritées pour chacune – ou les quelques mouvements d’humeur que nous avons pu avoir n’ont jamais rien mis de grave entre nous ; et nous nous ressemblons trop – vieux garçons bougons et maniaques – pour ne pas nous sentir liés par une profonde complicité. Voilà donc pour le chien.

© Coline Ortner
[…] J’avais dû m’éloigner de quelques pas et je n’aurais sans doute pas remarqué leur sortie si le manège – non, la façon d’être – de l’enfant ne m’avait pas intrigué. Le magasin était au premier étage, à l’étage pour mieux dire, et donnait sur un balcon qu’un escalier extérieur, collé à la façade rejoignait au sol de la place. À peine sorti, le petit garçon avait marqué un temps d’arrêt, très brusque, presque violent comme un haut le corps, puis il avait emboîté le pas à la vieille dame qui descendait devant lui, mais je m’apercevais qu’il était comme fasciné, et qu’il n’avait plus quitté le chien des yeux. […] Le petit garçon s’était arrêté à côté de moi, les yeux toujours fixés sur le chien, et je me demandais s’il m’avait seulement vu.
Un petit garçon comme les autres ! C’est sans doute – et on va mieux le voir – un peu trop vite dit. Physiquement sans doute. Un gamin de six ans, ou sept, assez fragile – mais pas du tout l’air éthéré. […] J’ai dit, déjà, que Kiki n’était pas très démonstratif. Il me regardait à travers ses poils, la bouche entr’ouverte, un soupçon de langue dehors, et ses dents mal plantées lui donnaient une fois de plus l’air beaucoup trop malin.
L’enfant le regarda longtemps – enfin, un temps qui me sembla très long mais qui ne dût pas l’être. Puis il se tourna vers moi… la suite vous dira tout !

© Coline Ortner